Selon moi, cette histoire ne fait qu'éclairer l'orientation politique de la majorité des Démocrates : il fallait exactement 8 votes pour sortir du blocage, on envoie 8 élus qui n'ont pas à craindre de sanction populaire dans l'immédiat et on avance en jouant les vierges effarouchées. J'ai vu passer un schéma sur les réseaux US que je trouve assez juste :
Républicains : on veut X
Démocrates : ah mais non, les US ont besoin de Y !
Républicains : on veut X
Démocrates : non non, y alors
Républicains : on veut X
Démocrates : bon x ?
Républicains : on veut X
Démocrates : ok mais c'est pas bien
J'en profite pour parler d'un article du New York Times sur Alex Karp, le président de Palantir depuis 2004, qui est passé de socialiste auto-proclamé en 2018 pour le Wall-Street Journal, un des principaux support financier de Biden en 2024, à soutien enthousiaste de Trump en 2025 (sa fiche sur le wikipédia français est complètement obsolète). Il est métis et se définissait noir (par sa mère) pendant sa période progressiste et se définit maintenant juif (par son père) effrayé par le chaos et l'antisémitisme. Selon l'article, il est juste creux : suivre ses convictions de jeunesse (il a fait une thèse en allemand sur la rhétorique du fascisme) était un plus quand il a travaillait avec les démocrates et qu'il est devenu milliardaire, jeter ses vieilles idées aux orties est plus simple quand on peut gagner de l'argent et de l'influence avec Trump. J'ai aussi vu d'autres interview où il semblait être déjà hyper chauvin dès 2024, sans doute convaincu du déclin occidental et US. Je trouve ces milliardaires fascinants.
Opinion | Alex Karp Went From Biden Donor to Trump Enabler. Why? - The New York Times
Si vus ne l'avez pas vu, je recommande ce fabuleux documentaire sur le tube : norvégienne d'origine pashtoun, Deeyah Khan est une artiste et documentariste récompensée de multiples fois pour ses œuvres. Musulmane, féministe, progressiste, elle a reçu des tombereaux d'insultes et de menaces de mort après une interview à la BBC. Elle est alors partie aux US à la rencontre de personnalités d'extrême droite, néo-nazis et skin heads. Bon, je trouve que c'est un peu bisounours, elle leur fait une psychanalyse qui en ébranle certain, d'autres ont déjà changé de voie mais ça reste à voir.
My documentary about White Supremacy. White Right: Meeting the Enemy