DocDandy a écrit : ↑lun. nov. 10, 2025 2:51 pm
Ravortel a écrit : ↑dim. nov. 09, 2025 1:42 pm
La musique, c'est comme un pavé dans une mare : si forte que soit l'onde de choc et les projections, tout vient et tout retourne à la mare elle-même : le classique.
J'ai tendance à penser que l'évolution naturelle de notre rapport à la musique passe toujours par des musiques pop ultracommerciales (voir la musique de genre pourrave type rap ou techno hardcore dégueulasse) vers des sous genres plus nobles avant de revenir, invariablement, vers les bases à savoir le classique, le jazz et le blues.
Je vais te contredire un peu par pure malice, même si, sur le principe, tu as raison sur le fait que le goût va se raffiner pour aller
vers des choses moins fabriquées pour la consommation courante. Mais je ne pense pas qu'on doive fatalement, avec l'âge,
revenir aux bases dont tu parles (en gros celles de la musique occidentale). Au contraire, on peut embrasser les différences
en profitant de ce que nous offre notre époque, à savoir un accès formidable à beaucoup d'univers si on se donne
la peine de chercher.
Infinite diversity in infinite combinations, pour citer un principe philosophique vulcain
J'ai un parcours un peu différent depuis l'adolescence, en gros, l'âge auquel on commence à avoir de goûts propres sans se cantonner
à ce qui vient de l'environnement familial, de l'environnement culturel immédiat et de la mode, et à passer ses propres disques (ou playlists).
J'ai découvert en même temps la musique classique et celle de mon temps (en gros le punk, la cold wave, ce genre de trucs), et j'ai approfondi la première pendant le lycée, jusqu'à allers vers la musique baroque, ancienne, médiévale, au point de chanter en amateur dans des ensembles, avant de reprendre le rock ou le post-punk là où je l'avais laissé un peu honteusement, en me rendant compte que l'une n'était pas forcément meilleure ou plus profonde que l'autre, mais que les musiques ont des buts, des fonctions, des usages différents, indépendamment de leur complexité ou du fait d'être plus ou moins savantes. Il y a des musiques religieuses pour prier, des musiques pour danser, des musiques pour crier et être énervé, des musiques totalement cérébrales, hypnotiques, ou pour chanter à tue-tête dans la voiture. Et certaines sont pensées pour être meilleures à certains usages que d'autres.
Je pense qu'on peut avoir autant de plaisir et de bénéfice à aller à un concert à la Philharmonie, à aller écouter un (vrai) DJ en boîte
techno, ou un concert de bon métal. En tout cas c'est ce que je fais aujourd'hui et j'ai autant l'envie, le besoin ou la curiosité d'aller
ici ou là. Et pourtant, si on m'avait dit il y a cinq ans que j'écouterais du death metal ou du black metal aujourd'hui, avec mon
background, j'aurais bien ricané.
Je ne pense pas qu'il y ait de bons genres et de mauvais genres, mais plutôt de la bonne ou de la moins bonne musique dans tous les
genres. Je crois que le goût, à un moment, permet de faire sauter les barrières pour prendre le meilleur, ou simplement ce qui nous
plaît, dans chaque univers.